Retour sur … Chien de la casse

Alors que je découvrais une cérémonie des césars dans sa globalité et pour la première fois , plusieurs films ont retenus mon attention . C’est à présent sur le film Chien de la casse que j’ai jeté mon dévolu , et dont je vais vous parler ce jour…

Un regard ouvert sur un monde fermé

Chien de la casse est un film que je considère plutôt dramatique, bien qu’il soit catégorisé sur différentes plate-formes comme étant un film de comédie dramatique. Sorti le 19 Avril 2023, réalisé et co-écrit par Jean-Baptiste Durand, le film récolte jusqu’à ce jour pas mal de belles récompenses, tel que le Prix du public au Festival Premier Plan d’Angers 2023, les Lumière d’or et double prix d’interprétation masculine pour Raphaël Quenard et Anthony Bajon au Festival La Ciotat Berceau du cinéma 2023 , les Swann d’or du meilleur premier film et Swann d’or de la révélation masculine pour Raphaël Quenard, le Prix Pierre Chevalier 2023 pour le réalisateur Jean-Baptiste Durand et la productrice Anaïs Bertrand, et enfin, aux Césars 2024, les Prix de meilleur premier film et révélation masculine pour Raphaël Quenard.

Revenons en au film en lui-même. Mirales et Dog sont deux amis que l’on peut considérer comme des inséparables. Toujours accompagnés par Malabar, le chien de Mirales, les deux amis d’enfance font les quatre cents coups ensemble. Mirales plus sur l’offensive et Dog un peu dans son laissé vivre, leur façon de voir la vie est totalement différente. Quand Dog décide de prendre Elsa en stoppe en rentrant chez lui , le chemin de nos deux acolytes va prendre une tournure inattendue.

Vivant dans un petit village du Sud de la France, les personnages vivent ce que l’on peut aujourd’hui nommé de « Thug Life« . Pas vraiment dérangée par les autorités locales, ceux-ci vivent du deal et en profitent pour fournir le voisinage, qu’il soit plus ou moins âgé. Mais le film va au-delà de l’effet « banlieusard » , puisque l’on sent une certaine sympathie et empathie, principalement de la part de Mirales qui s’intéresse et prend soin des habitants du village, n’hésitant pas à tendre la main aux plus âgés. Mais parlons un peu du tempérament des acteurs.

Le Feu et La Glace

Comme expliqué précédemment , les deux personnages centraux de l’action sont vraiment très différents l’un de l’autre, et pourtant, ils sont toujours présent l’un pour l’autre. Mirales (Raphaël Quenard) a cette façon d’être hyper protecteur avec son entourage, que ce soit les gens du village mais aussi envers Dog (Anthony Bajon) , et l’on éprouve une certaine forme d’affection envers le personnage qui, en un quart de seconde, peut clairement devenir le roi des cons égocentrique , n’hésitant pas à rappeler qu’il est un homme macho et viril , sans avoir peur de blesser les personnes présentes à ses côtés.

De son côté, Dog vit un peu en marge de la société. Prenant chaque jour comme il vient, sa rencontre avec Elsa (Galatéa Bellugi) donnera suite à une réflexion du personnage qui décidera de se découvrir par lui-même , que ce soit dans le bon comme dans le mauvais sens du terme.

Elsa, quand a elle, est vraiment au centre de ce duo, et est un peu la pierre angulaire. Faisant chavirer le coeur de Dog, celle-ci n’hésite pas à s’affirmer quand il faut ouvrir sa bouche sans trop de crainte, mais avec une retenue lorsqu’il en faut malgré tout. Le personnage d’Elsa est assez parlant de vérité, profitant de l’instant et de sa venue dans le Sud pour se « changer les esprits » le temps de quelques vacances, mais non sans conséquences.

Des plans entre Terre et Mer

Même si le film ne nous fait pas voyager très loin en terme de distanciation, la jonction entre le village où se passe le gros de l’action et la petite « banlieue » de bord de mer à un côté dépaysant plutôt appréciable et agréable. Le fait d’avoir droit à des plans de vue sur de belles rues/ruelles de village atypique est vraiment de bonne augure, et colle parfaitement à l’ambiance plutôt calme mais parfois angoissante de la situation dans laquelle nous embarque le film en lui-même.

Autant le village a quelque chose de sain et rassurant, autant le bord de mer, quand à lui, donne facilement froid dans le dos avec ses quelques squatteurs près à défendre leur territoire et leurs intérêts personnels, alors que nos protagonistes y viennent principalement pour passer un instant de calme et pour souffler un peu. C’est assez contradictoire et à la fois bien pensé, j’apprécie.

Là où l’on est sur que l’ambiance sera toujours plutôt calme dans ce film, c’est dans ces moments où nos personnages s’arrêtent entre les champs, dans un coin isolé de tout sans personne pour interférer. Pas de violence, juste de la parole, des échanges, un endroit neutre pour des scènes sans tension.

On est très loin du film de genre type La Haine, mais je dois dire que j’ai bien plus apprécié ce film que tout ce qui s’est fait jusqu’à maintenant dans ce même esprit. Poignant, joué à la perfection, Chien de la casse est MON film de ce début d’année 2024. Je ne peux que le recommander à tout les niveaux, que vous soyez amateur de ce type de film ou non.

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