Retour sur … Civil War

Sorti en salle ce 17 Avril 2024 , j’ai eu le plaisir d’aller découvrir Civil War dernièrement. Que peut bien valoir ce film dans lequel on retrouve une Kirsten Dunst qui nous délivre une prestation hors de ce que l’on peut connaître d’elle ?

Un point de vue de photographe

Civil War est un film qui prend lieu dans une Amérique moderne, qui mettra en œuvre une guerre civile éclatant au sein du pays. Pourquoi ? Comment ? On en a strictement rien à faire au niveau scénaristique. Aucune information n’est donné là-dessus, tout ce que l’on sait, c’est que c’est là et que la population doit vivre avec.

Dans cette guerre civile , nous découvrirons un petit groupe de quatre reporters/photographes travaillant pour la presse, dont Kirsten Dunst fait partie, et qui a , tout au long de sa vie, photographiée les pires horreurs du monde pour montrer à travers ses photos les atrocités qu’elle ne souhaiterait jamais voir se reproduire chez elle. Sauf que, durant le temps où l’action se déroule, ces mêmes violences sont à présent à sa porte.

Dès les premières minutes du film, cette dernière fait la connaissance d’une jeune photographe, prête à tout pour être au plus proche de l’action, et qui n’hésitera pas à se vendre pour suivre les trois intervenants de presse professionnels qui partiront en direction de Washington dans un but bien précis : rencontrer le président des États-Unis pour établir ce qui sera très certainement sa toute dernière interview. Sauf que voilà, la route jusqu’à Washington sera semée d’embûche, et l’information tourne que tout journaliste approchant de la Maison Blanche est abattu à vue.

Tout au long du film, le personnage de Lee Smith , interprété par Kirsten Dunst qui , je dois le dire, entre parfaitement dans ce rôle, fera parlée son expérience de photographe expérimentée, et se voudra protectrice et formatrice envers Jessie (Cailee Spaeny) , qui la voit comme l’une de ses héroïnes. La relation entre les personnages est plutôt intéressante, et l’inversion des rôles également, Jessie étant au début très frêle et craintive, ne connaissant pas la situation dans laquelle elle s’embarque, et Lee Smith faisant parler sa sûreté et sa force mentale pour affronter n’importe quel obstacle devant elle, ne laissant aucune place à l’émotion.

Plus nous allons avancé dans les épreuves que ce film mettra en avant, plus la tendance plongera Lee dans ses démons du passé, lui infligeant de profondes angoisses, alors que la force de la jeunesse de la petite Jessie lui fera prendre son courage à deux mains, au point d’en perdre peu à peu son humanité face à l’adrénaline du moment présent où elle se sent, comme elle le dit par elle-même, plus vivante que jamais.

Nos deux photographes seront épaulées par Joel , un journaliste toujours friand de l’excitation du moment de tension extrême, mais aussi marqué par la vie et se noyant dans l’alcool dès que possible pour éviter de se rappeler de la noirceur les encerclant, ainsi que de Sammy, un autre journaliste plutôt pilier dans son domaine, qui a tout vécu et qui est moins téméraire car plus âgé et ayant plus de difficulté dans ses déplacements, ce que n’hésitent pas à lui rappeler ses compagnons de voyage à tout instant.

Un cliché sur la bêtise humaine

Aujourd’hui , le film fait beaucoup débat aux États-Unis, et pour cause, il n’hésite pas à mettre en avant le côté un peu trop patriotique que peuvent avoir certains Américains et aussi le manque d’intelligence que certains peuvent avoir.

Sur différents points, nous pourrons entendre parler de personnes vivants à l’autre bout du pays , et n’ayant pas peur de clamer que ce qui se dit dans les médias, à la télé, ne se passe pas pour de vrai, car ceux-ci vivent à la campagne et ne veulent pas accepter une réalité qui les dépassent très certainement. Une plongée dans une ville hors du temps qui vit loin de la réalité est aussi à prendre en considération , car ne voulant pas être mêlée à ce chaos, ceux-ci continuent leur train de vie habituel mais en gardant des gardes sur les toits de leurs bâtiments.

Là où la stupidité bat son plein, c’est dans l’exploration de la psychologie de certains intervenants. Par deux reprises, nos journalistes tomberont sur des groupes extrémistes étant soient armés jusqu’aux dents et défendant leur « territoire » , prenant quand même en compte le soudoiement pour délivrer des produits de nécessité, soit en jouant les cons en prétendant que seuls les « purs » Américains ont le droit de vivre, dans les grandes lignes. On hésite pas à mettre en avant le fait que , si l’on est pas armé dans ce pays, on est personne, et que les armes seront toujours la solution la plus efficace face à l’adversité d’une parole ou d’un mot mal interprété, de la pure intelligence bien évidemment.

Un énorme coup de cœur à mes yeux en cette première partie d’année 2024. Le film n’hésite pas à mettre en avant bien des problèmes de société que peuvent vivre les Américains à ce jour, et donne un reflet de ce que pourrait être réellement une guerre civile en interne de ce pays.

Beaucoup de beaux plans de séquence, de longueurs de paysage plaisantes à souhaits, et une bande son en adéquation parfaite. Petit clin d’œil sur les armes et le bruit de celles-ci qui n’ont absolument rien à voir avec le son des mitraillettes que l’on peut entendre dans les films d’actions habituels, on est sur le vrai son que les armes peuvent déclencher.

Une prestation XXL de la part de chacun des acteurs présents, surtout Jesse Plemons qui joue vraiment l’abruti Américain pur et dur que l’on déteste.

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