Les jeux vidéo nous permettent d’incarner une multitude de personnages : hommes, femmes, enfants, personnes âgées, créatures fantastiques… et même un chat ! Mais un bébé ? C’est pourtant l’aventure insolite que propose Goodnight Universe. Une chose est sûre : cette expérience ne manquera pas d’éveiller vos sens !
Un bébé hors du commun
Goodnight Universe, sorti le 11 novembre 2025, est un jeu d’aventure développé par Nice Dream et édité par Skybound Games. Disponible sur PlayStation 5, Xbox Series X|S, Nintendo Switch 1 & 2 et Windows, il se lance au prix conseillé de 29,99 €. Le joueur y incarne Isaac, un bébé de six mois doté de pouvoirs de télékinésie qui vont bouleverser son existence et celle de sa famille.
Incarner un personnage aussi jeune implique des limitations évidentes : impossible de se déplacer ou de s’exprimer librement. Qu’à cela ne tienne, ce petit bonhomme réserve bien des surprises dès les premières heures de l’aventure.
La scénarisation est l’un des points forts du jeu. La narration, assurée par le personnage lui-même, et les dialogues de sa famille jouent un rôle central dans la construction de l’histoire. Le narrateur, qui fait aussi office de conscience pour Isaac, se révèle drôle et étrangement mature pour un enfant de son âge. L’aventure se déroule entièrement en anglais, mais les sous-titres, activables dans les paramètres, rendent le jeu accessible à tous.
Dès le début, le joueur découvre un livre rédigé par le grand-père d’Isaac, rempli de symboles mystérieux. Ces signes, familiers au narrateur, vont révéler à Isaac de nouveaux pouvoirs. Dès lors, il pourra interagir avec son environnement : déplacer des objets, ouvrir portes et placards par la seule force de sa pensée.
Si l’aventure commence de manière anodine, avec Isaac accomplissant des tâches quotidiennes pour aider sa famille, ses pouvoirs ne tardent pas à attirer l’attention. Des individus travaillant pour une puissante entreprise s’intéressent de près à ses capacités, soupçonnant un phénomène bien plus grand que la simple télékinésie. Et si la vérité venait d’ailleurs ?

Une aventure en quête de sens
L’aventure d’Isaac ne se limite pas à son scénario ou à l’évolution de ses pouvoirs : elle invite surtout le joueur à redécouvrir le monde à travers les yeux d’un enfant. Et pour y parvenir, le jeu mise d’abord sur ses graphismes.
L’univers, très coloré, donne l’impression de voir le monde sous un jour nouveau. L’environnement du bébé devient un élément central du gameplay, avec une caméra que l’on dirige librement dans tous les sens. Le jeu joue habilement entre premier et second plan, appliquant un effet de flou qui s’adapte à la vision d’Isaac. Si cela peut dérouter au début, on s’y habitue rapidement : cet effet permet de recentrer l’attention sur les éléments essentiels à l’aventure.
Les contrôles, volontairement simplissimes (seulement deux ou trois touches), reflètent la condition de bambin. C’est le curseur de visée qui guide nos actions : s’il se transforme en main, on peut saisir un objet ; s’il affiche un symbole, on active un pouvoir ; s’il prend la forme de paupières, il suffit de fermer les yeux. Ce système intuitif évite les listes d’actions et maintient un dirigisme fluide.
Au fil de l’aventure, le narrateur réalise qu’il n’est pas seulement la conscience d’Isaac, mais une entité piégée dans son corps. Pour distinguer les deux, le jeu utilise une astuce subtile : il nous incite parfois à ne rien faire. Ces moments, en apparence futiles, rappellent ce que signifie vraiment être un bébé : pas de stress, pas de préoccupations, pas de pensées négatives.
La musique renforce cette immersion sensorielle, alternant entre mélodies douces et airs enfantins pour une ambiance apaisante.
Cependant, la quête de sens du jeu rencontre certaines limites. La durée de vie, estimée entre 5 et 6 heures, est courte. Bien que cela n’affecte pas l’expérience de gameplay ou l’exploration, le scénario en pâtit, prenant parfois des raccourcis qui nuisent à sa cohérence. Les choix de dialogues, bien que présents, ont peu d’impact – sauf en toute fin. Résultat : la rejouabilité en prend un coup, faute de véritables bifurcations narratives.

CONCLUSION
Au-delà de l’écriture de son scénario et de son contenu, Goodnight Universe est une expérience à découvrir. C’est un jeu d’aventure qui s’apparente à plusieurs reprises à un simulateur de bébé, invitant le joueur à explorer le monde avec une grande dose de sensibilité. De la musique aux couleurs, en passant par le gameplay, on est loin des préoccupations classiques du joueur, faites de listes de tâches et de rythmes soutenus. Ici, on prend le temps et on apprend à apprécier le monde qui nous entoure comme le ferait un nourrisson.
NOTE FINALE : 16/20
| J’ai aimé | Je n’ai pas aimé |
| Incarner un bébé | Une durée de vie très courte |
| Une expérience sensorielle apaisante | Des choix de dialogues trop légers pour impacter le scénario |
| Des pouvoirs qui compensent intelligemment les limites naturelles du personnage | |
| Un gameplay simple mais bien pensé | |
| Un style visuel coloré et adapté à l’expérience proposée |

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